Écrire la nature

En avant-première du Festival, le 31 mai, un concert du groupe Willo était organisé à Arudy en partenariat avec la CCVO, l'été ossalois et La curieuse, librairie troquet.
Le 1er juin, Jamey Bradbury et Marie-Hélène Fraïssé, écrivaine et journaliste française spécialiste des peuples autochtones aux États-Unis, donnaient deux visions de l’Alaska dans un dialogue passionnant à la médiathèque André Labarère de Pau. Puis Stéphane Dugast présentait son film Islande, sur les pas des écrivains.

Du 2 au 4 juin, se sont succédé en vallée d'Ossau tables rondes, lectures et présentations. Une table ronde sur le cyclisme a réuni autour de Robert Casadebaig, maire de Laruns, Stéphane Dugast, Jean- Louis Ezine (écrivain, journaliste et critique littéraire au Masque et la Plume) et le champion cycliste Gilbert Duclos-Lassalle. On se souviendra aussi d'une passionnante table ronde pyrénéenne avec Jean Cazaban, Marie Bruneau, Bertrand Genier et Jean Eimer, et de Jean-Paul Crampe rappelant devant une salle comble au château de Béost, son action pour la réintroduction des bouquetins aux Pyrénées. Une table ronde dans la montagne à Pont de Camps réunissait Romain Bourbon, Thomas Vennin et Stéphane Dugast. Une autre, exclusivement féminine, réunissait trois écrivaines, Jamey Bradbury, Lina Nordquist et Fanny Wallendorf.
La musique a été très présente et variée : concert à Bielle par le Pau Jazz Sextet, cantère ossaloise sous la halle de Laruns, et lecture poétique et musicale dans l'église de Béost, où alternaient les lectures de textes par les écrivains et la musique de Rachel Luppi, jouant au violoncelle des morceaux spécialement composés pour ces textes.
Pour clore le festival, à Pont-de-Camps, les chansons stimulantes de Jean-Luc Mongaugé. Magnifique conteur. Il n’y a pas de hasard. Quand il parlait des migrants, et de l’importance de les accueillir, arrivait un groupe de jeunes enfants en classe verte, venus de Paris (XXe) et issus de diverses régions du monde. Dialogue avec les enfants. École idéale, à la Prévert : la classe, c’était la montagne, l’instituteur, un troubadour béarnais, et les élèves étaient à la fois de Paris, de leur pays d'origine où vivent leurs ancêtres, et des Pyrénées ce jour-là, où ils découvraient la montagne et la langue béarnaise. Rappel que nous sommes tous du même village, la Terre.
Quatre prix ont été décernés : - le Prix Fiction L’Express-Écrire la Nature à Simon Parcot, pour son roman, Le bord du monde est vertical (Éditions Le mot et le reste, 2022). - Un prix spécial à Lina Nordquist, pour Celui qui a vu la forêt grandir (Buchet Chastel, 2023). - Le Prix Essai-Écrire la Nature a été décerné à l’auteur britannique Adam Weymouth pour Les rois du Yukon. Trois mille kilomètres en canoë à travers l’Alaska (Albin Michel, 2021). - Un Prix spécial a été attribué à Marie-Hélène Fraïssé pour Alaska, ultime frontière (Albin Michel, 2023).
Quatre jours de rencontres, de discussions, d’échanges, de connexions avec la montagne et ses habitants, de musique et de films ; Laurence Fleury présentait à la cinémathèque de Laruns Pyrénéisme d’hier et d’aujourd'hui, film suivi d'un débat animé.
 Et aussi des moments de partage autour des bons produits pyrénéens et du vin de Jurançon avec une dégustation dans la belle cave de Gan où se côtoient des installations ultra-modernes et une mosaïque romaine qui réunit les temps avec poésie.
Quatre jours magiques autour de la littérature et de la nature, un festival réussi grâce à l'enthousiasme des organisateurs et l'efficacité des bénévoles. Et à la montagne.
Site du festival : https://ecrirelanature.com/fr/festival/2023

Compte rendu paru dans la revue Pyrénées n° 295 juillet-août-septembre 2023 p. 86-87. (Rédigé par Françoise Besson).